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Oeuvres Orchestre

Ayas

(2010) – 3′
13 musiciens [0.0.0.0/4.3.3.1/2 pc/0.0.0.0.0]

(Détail des percussions : 6 gongs – grosse caisse – crotale – timbales)

Ayas

Ayas est un terme sanskrit qui signifie « cuivre » ; c’était le terme idéal pour écrire cette petite fanfare de deux minutes pour l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Je n’ai pas voulu faire une pièce pétaradante, clichée, où les cuivres hurleraient à tout bout de champ, avec un rythme régulier des timbales.

C’est pour cela que la pièce se divise en deux sections : la première est presque exclusivement composée de gammes clustérisées aux cuivres, ascendantes ou descendantes (parfois des glissandi harmoniques des cors), qui s’immobilisent à chaque fois sur un grand accord fait d’une superposition de tierces ; à un moment, cet accord est le fameux « accord mystique » de Scriabine : do – fa# – sib – mi – la – ré.

Dès la cinquième mesure, les timbales scandent un rythme totalement irrégulier en doubles croches et en croches ; mais la partie de timbales n’a pas le même tempo que les autres instruments : en effet, si tous les cuivres et la deuxième partie de percussions sont à noire = 60, les timbales jouent à noire = 90. Peu après l’entrée des timbales, la deuxième partie de percussions joue un ostinato rythmique composé de six gongs, d’un coup de grosse caisse et d’un tintement de crotale. Les deux parties de percussions ont une chose en commun : ils progressent dès leur entrée en crescendo jusqu’à la fin de la pièce, sans aucune trêve.

Vers le dernier tiers de la pièce, tous les instruments se rejoignent au tempo des timbales (noire = 90) dans dans une partie très rythmique où les cuivres jouent en clusters sur le rythme scandé par les timbales. Tout cela en un immense crescendo qui se terminera par un grand accord de tierces superposées, celui-là même qui ouvrait la pièce.

Ayas est dédié amicalement à Cristina Rocca, qui a eu la bonne idée de me proposer d’écrire cette « fanfare » pour « Orchestres en Fête ».